Marcher l’été à Plougonvelin : les plus belles balades et comment les savourer

L’été ici, c’est d’abord une histoire de lumière et d’ambiances : brume bleutée au lever du jour, soleil blanc de midi, doré chaud des fins d’après-midi, couchers spectaculaires à la pointe de Kermorvan. Pour profiter au mieux de chaque instant, il faut choisir son heure :

• Au petit matin, le sentier côtier vers la plage du Trez Hir reste vide, la mer plate comme une nappe, les sternes résonnent sur l’estran – parfait pour ceux qui aiment la solitude.
• En fin de journée, la lumière rasante sculpte le relief de la pointe Saint-Mathieu et réveille les nuances rosées du granit ; c’est le moment pour contempler le phare et garder en mémoire ce paysage de carte postale… sans trop de monde.
• En plein après-midi, rechercher la fraîcheur : les talus couverts de fougère près du fort de Bertheaume, ou bien les petits sentiers du vallon du Costour où l’ombre déjoue la chaleur.

Le photographe Camille Lepage, en parcourant les sentiers bretons, disait du Finistère « jamaîs le même ciel à deux heures d’intervalle » (source : Géo).

De Bertheaume à Saint-Mathieu : grand spectacle aux portes de l’océan

Le GR34, surnommé « le sentier des douaniers », épouse la falaise sur près de 8 kilomètres entre la plage de Bertheaume et la pointe Saint-Mathieu. Ici, le mot « panorama » n’est pas galvaudé : vue sur les Tas de Pois, île d’Ouessant à l’horizon par beau temps, va-et-vient des goélands au-dessus des vagues. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la pointe Saint-Mathieu attire chaque année plus de 80 000 visiteurs (source : Office de Tourisme Iroise Bretagne). Mais le chemin, quand on s’éloigne un peu de la route, conserve son atmosphère de bout du monde.

• Longueur : 8 km (aller simple), 16 km aller-retour (avec possibilité de revenir en transport l’été, navettes régulières)
• Dénivelé : modéré (140 m cumulé sur la boucle complète)
• Points remarquables : Fort de Bertheaume, criques du Trez Hir et de Porsmilin, blockhaus de la Seconde Guerre mondiale, pointe et abbaye Saint-Mathieu.

À ne pas manquer : en juillet, la lande entre Bertheaume et Saint-Mathieu est tapissée de bruyère cendrée et d’ajoncs (source : Conservatoire du Littoral).

Les variantes secrètes

Pour éviter l’affluence des abords du phare, on peut bifurquer vers la petite chapelle de Notre-Dame de Grâce, cachée dans les landes, ou s’aventurer sur les sentiers secondaires du côté de Porsmilin : là, la côte semble inventer ses propres criques, souvent désertes même en août.

Plougonvelin revendique 6 kilomètres de littoral, alternant grandes plages et anses minuscules. L’été, c’est l’occasion d’en faire le tour… au fil de l’eau :

• La grande plage du Trez Hir : idéale pour une promenade « pieds dans l’eau » le matin, quand la marée descend et que le sable découvert s’étend sur près de 500 mètres.
• Porsmilin : plus intime, avec son vieux plongeoir et ses galets polis, parfait pour une pause avec vue sur les îles au loin.
• Les criques vers la Pointe du Grand Minou : accessibles à marée basse par quelques marches naturelles, elles ne se dévoilent qu’aux curieux.

Les plages de Plougonvelin sont surveillées en juillet-août et régulièrement classées parmi les plus propres du Finistère (données Qualité de l’Eau en Bretagne). On peut donc se baigner sans crainte... ou s’offrir une marche vivifiante tôt le matin, les jours de grande marée.

Plougonvelin porte les traces de son histoire militaire et religieuse. Pour changer des sentiers côtiers surfréquentés, la « boucle du patrimoine » alterne chemins creux, vestiges anciennes et vues sur mer.

• Départ : place du Calvaire à Plougonvelin
• Itinéraire : chapelle Saint-Jean, moulin de Keriolet, ruines de la fortification du Costour, église paroissiale (classée monument historique pour ses vitraux figurant la mer et les goélands)
• Distance : 5,5 km (boucle facile, sans gros relief)

Le moulin de Keriolet, restauré en 2012, fonctionne par vent modéré certains week-ends d’été (source : Mairie de Plougonvelin). Un bon arrêt pour sortir des sentiers battus et découvrir le patrimoine rural breton.

L’été ouvre la saison des observations privilégiées : criquets sur les ajoncs, fauvettes pitchou dans les haies, alouettes des champs montant droit dans le ciel. La position avancée du cap fait de Plougonvelin l’un des lieux d’observation d’oiseaux marins les mieux placés de Bretagne – plus de 170 espèces recensées à l’année, d’après Ligue de protection des oiseaux.

• En juillet, sur le sentier du Minou, on repère parfois l’épervier ou les faucons crécelles planant au-dessus des falaises.
• De mi-août à septembre, c’est le passage des puffins des Anglais (estimation : jusqu’à 15 000 individus observés sur certaines journées ventées – Observatoire Pelagis).

En chemin, la flore émerveille les plus attentifs :

• Petites calunes roses, bruyères récemment écloses, orchidées sauvages encadrant la lande du Curnic, parfois même l’iris jaune sur les zones humides des vallons.
• Parfum tenace de l’ajonc, huileux et un brin épicé, qui évoque la noix de coco quand la chaleur monte.

Pour ceux qui aiment changer de rythme, le réseau cyclable de Plougonvelin s’étoffe au fil des ans. L’été, des itinéraires balisés permettent de relier Bertheaume à Saint-Mathieu en évitant la route départementale (détails : Office de Tourisme Iroise Bretagne). Les distances sont courtes, ce qui rend possible :

• Un aller-retour Bertheaume – Saint-Mathieu (16 à 18 km selon variantes)
• Un circuit familial côté campagne, passant par Trégana, Prat Léor et le retour par Lamber.

Le saviez-vous ? Plougonvelin a installé 4 points de recharge vélo électriques et propose chaque été une consigne à vélo sécurisée sur l’esplanade du Trez Hir (donnée : Mairie de Plougonvelin).

L’été, les balades deviennent aussi des moments de partage avec les plus jeunes : observation du va-et-vient des crabes dans les flaques, chasse aux coquillages sur la plage, randonnée ludique sur le sentier d’interprétation de Bertheaume.

• Sentier d’interprétation de Bertheaume : boucle de 2,3 km, accessible poussette tout-terrain. Panneaux sur les oiseaux communs et histoires locales.
• Plage du Trez Hir : aire de jeux, balade en kayak ou stand-up paddle à la location directe sur plage (été seulement).
• Pointe Saint-Mathieu : montée au sommet du phare possible à partir de 7 ans (163 marches, vue imprenable sur l’archipel de Molène).

Quelques astuces issues de l’expérience et reprises régulièrement par les habitués :

1. Évitez les heures pleines : Le sentier côtier est beaucoup plus tranquille avant 10h et après 18h. Le soir, on ne croise plus guère que les locaux ou les chevreuils curieux.
2. Misez sur les grandes marées : En été 2024, les coefficients dépasseront les 100 à trois reprises entre juillet et août (source : SHOM – Service Hydrographique et Océanographique de la Marine), offrant spectacles naturels saisissants et découverte de criques normalement inaccessibles.
3. Pensez à l’eau : En dehors des plages, peu de fontaines publiques. Prévoyez toujours une gourde pleine.
4. Respectez la faune et la flore : Certaines parcelles de lande sont en régénération, bien refermer les portillons et rester sur les sentiers balisés.
5. Chaussez bien : Quelques portions du GR34 sont très exposées au soleil : chapeau, crème solaire, et sandales fermées sont plus adaptés que des tongs dès qu’on s’éloigne du sable.

L’été met les sens en éveil et invite à sortir des itinéraires tout tracés. Parfois, un chemin anodin derrière une haie d’hortensias, une sente qui s’efface entre deux champs de blé, donne les plus beaux souvenirs de vacances. Nul besoin de gravir les kilomètres pour profiter de Plougonvelin : chaque recoin dévoile une facette intime du Pays d’Iroise. Que ce soit sur la grande boucle côtière, dans la brume matinale ou sous le cri des goélands à midi, l’essentiel est d’ouvrir l’œil… et de marcher à son pas.

Pour préparer vos balades ou découvrir d’autres idées, l’office de tourisme (site officiel : Iroise Bretagne) propose des cartes actualisées et des conseils selon les marées ou la météo du moment.

L’été à Plougonvelin, ce n’est pas seulement sillonner un territoire : c’est apprendre à regarder, à sentir, et parfois, à s’arrêter. Bonne découverte !